mardi, décembre 12, 2023

ET SI MADAGASCAR N'EST PAS SI PAUVRE QUE CELA

 L'argent permet-il de mesurer la pauvreté ?

Non - bien que la richesse le serait tout à fait. Dans tous les pays industrialisés très développés, il existe une bureaucratie très développée avec un système financier et fiscal qui est arrivé à maturité au cours de nombreuses décennies. Dans les pays pauvres, ce système existe également, mais il est beaucoup moins efficace. Ils sont sujets à une forte corruption et au chômage. Les impôts ne sont également versés que de manière sporadique. C'est un cercle vicieux auquel de nombreux pays ne peuvent plus échapper seuls. Mais si les impôts ne sont pas payés et que les systèmes d'aide sociale n'existent même pas, comment un État peut-il savoir combien d'argent circule ?

Il ne le sait pas. Dans un pays riche, quiconque accepte ne serait-ce qu'un petit boulot est déclaré, enregistré, assuré, payé et imposé. A Dago, ce n'est certainement pas le cas. C'est précisément là que réside le point faible des statistiques : la pauvreté est presque toujours mesurée en fonction des flux financiers mesurables. Avec parfois moins de 5% d'un revenu américain ou européen (en parité de pouvoir d'achat !), on ne peut pas survivre, même dans un trano baoritra sy trano falafa.

Le paiement de biens et de services échappe donc en partie à l'État et n'apparaît pas dans les chiffres parce qu'il n'est pas enregistré. Si l'argent n'est pas disponible, le paiement se fait en nature ou en contrepartie. Cela explique donc pourquoi les revenus peuvent être si bas en comparaison avec d'autres pays. Bien entendu, cela ne permet guère de mener une vie sûre et épanouie. Et si l'État ne reçoit pas d'argent des contribuables, il a encore moins de possibilités d'assainir son économie défaillante.

Une personne vivant dans la pauvreté financière ne vit donc pas nécessairement dans la pauvreté matérielle. On a donc besoin d'autres critères qui tiennent compte des conditions de vie.