vendredi, août 13, 2010

Sortie de crise... ?

<<.....Qui sont-ils ces 83 partis et associations politiques, ou un peu plus ? Le journaliste et le chroniqueur politique n’y voient qu’une kyrielle de formations dont l’essentiel ou l’essence de leur vie réside uniquement dans le récépissé qu’elles ont obtenu lors de la déclaration auprès du ministère de l’Intérieur. Sur les 83 formations politiques présentes au Centre de conférence international (CCI) d’Ivato et qui ont débattu des affaires nationales et de la voie à suivre pour mettre fin à la crise, on ne recense au grand maximum que le tiers qui soient connues au niveau national ou du moins au niveau des ex-provinces. Le reste est inconnu du grand public et des journalistes et des chroniqueurs politiques. On dira tout au plus que les deux tiers sont des formations régionales ou issues des ex-fivondronana. Certaines ne sont que des formations familiales au sens large du terme ou à caractère ethnique ; elles étaient invisibles dans le paysage politique électoral. En tout cas, l’appel de Andry Rajoelina pour cette réunion du CCI Ivato a permis à des formations tombées dans la décrépitude, telle le VITM ou le GLM de ne pas tomber dans l’abîme de l’oubli (on a scruté la liste des 83 formations pour chercher le parti de Randriamorasata Solo Norbert mais en vain, l’UDECMA/KMTP est-il dans les parages ?).

Parmi le tiers qui soit connu, on remarque qu’une partie ne sort du lot des anonymes que parce que ces formations se sont fait tendre le micro, ou ont fait passer des articles pompeux dans la presse écrite de la capitale, moyennant une conférence de presse, trop souvent médiocre, suivie de coquetèles et d’enveloppes, dénommées « felaka » pour les plus médiatiques et qui s’en donnent les moyens. L’autre partie est connue tout simplement parce que ce sont de réels partis politiques, avec des structures qui fonctionnent, des hommes politiques et des militants véritables qui les animent, un statut, un projet de société et une idéologie claire. Ce dernier lot de formations politiques a déjà fait ses preuves dans les compétitions électorales, présidentielles ou législatives.

Ainsi est ce groupe hétéroclite du CCI Ivato, sans grand éclat car dominé par d’innombrables micro partis avec lesquels un petit nombre de grandes formations partage à égalité, au nom de la démocratie, la voix et le crédit sur des sujets d’envergure national et international. On ne s’étonnera donc pas si les débats et discussions ont abouti à des revendications de places et de nouvelles dépenses en plus de celles occasionnées par les « dinika santatra » et autres « raiamandreny mijoro >>.

Tribune.com, Vendredi 13 août 2010, par Bill