lundi, mars 27, 2023

Pourquoi y a-t-il toujours des crises à Madagascar ?

 L’objectif est d'apporter un éclairage sur la nature et l'origine des crises récurrentes à Madagascar. Invariablement, pour chaque crise, les événements qui conduisirent à la chute des régimes en place apparaissent à la fois comme le résultat de jeux de coalition entre groupe d'acteurs, et notamment entre les élites, que celui de la perte progressive d’assise populaire du régime. Les contextes et motifs des différentes crises mettent en exergue l'importance accordée par la population aussi bien à leurs conditions économiques qu'aux questions de gouvernance. Comprendre la trajectoire malgache et ses crises à répétition implique de prendre en compte l'imbrication entre le politique et l'économique.

Si des vies humaines n'étaient pas en jeu, Madagascar aurait pu s'enorgueillir d'ajouter au mystère des origines de sa population celui de sa trajectoire. La trajectoire de l’économie malgache est d'abord une énigme. Depuis plus de quatre décennies, les différents changements aussi bien de stratégies économiques que de systèmes politiques n'ont pas permis d'inverser la dynamique régressive de l'économie malgache. Ainsi, le pouvoir d'achat des Malgaches a diminué d'un tiers de 1950 à 2010 selon les séries longues. Ensuite, l'énigme se double d'un paradoxe. Chaque fois qu'un épisode de croissance s'est fait jour, une crise de nature sociopolitique est survenue pour interrompre la dynamique enclenchée. Les différentes crises en 1972, 1991, 2001, et en particulier celle qui a suivi le coup d'Etat de 2009, ont eu des impacts négatifs notoires sur les niveaux de vie. Mais le sens de la causalité a priori n'est pas unique : les crises sociopolitiques sont également les conséquences des conditions économiques qui prévalent, notamment de la montée des sentiments d'inégalités, d'injustice et d'exclusion.

Madagascar semble enfermé dans un cercle vicieux sachant que l'issue de la dernière crise toujours en cours reste incertaine, et cela quatre ans après son déclenchement, même si les élections présidentielles et législatives d'octobre et de décembre 2013, dénommées "élections de sortie de crise" sont destinées à y mettre fin.

Ainsi, récession continue et crises récurrentes caractérisent aujourd'hui Madagascar sans que les théories du développement, traditionnelles ou récentes, ne permettent d'expliquer cette trajectoire (Razafindrakoto et alii, 2013). Se référant aux facteurs géographiques plutôt favorables pour Madagascar, les experts internationaux, qui commencent par découvrir le pays à travers les rapports, s'interrogent sur la fiabilité des chiffres sur l'ampleur de la pauvreté (92% de la population vivent sous le seuil de 2$ selon la Banque mondiale). Mais les difficultés pour appréhender la tragique réalité vécue par la grande majorité de la population n'est pas l'apanage du nouveau venu, au contraire. Comment en effet concilier les images contradictoires que dessinent, à l'instar d'un puzzle, les analyses disponibles sur la Grande Ile ? Ses ressources naturelles et humaines ne sont pas seulement mythiques comme en témoignent l'arrivée des investisseurs étrangers et le succès de la zone franche d'exportation à la fin des années 1990, même si celui-ci n'a pas duré (Cling et alii, 2005).

Comme la population, qui malgré sa perplexité affichait encore son optimisme en mai 2008 (Afrobaromètre, 2008), la communauté internationale avait même misé sur Madagascar en l'érigeant au statut de poster boy ou de front-runnerdu développement en Afrique au milieu des années 2000, refusant de voir les dérives autocratiques du régime en place. Madagascar n'a pas souffert depuis des décennies ni de guerre ni de conflits violents durables. Même si la fracture entre Merina et Côtiers est considérée le plus souvent comme la clef de lecture de l'histoire du pays, comparé aux autres nations du continent, la faible prégnance du fait ethnique soulignée dans quelques études (Roubaud, 2000 ; Ramamonjisoa, 2002) est confirmée par les enquêtes auprès de la population : l'ethnicité n'est pas identifiée comme source de discrimination politique ou économique (Afrobaromètre, 2005, 2008 et 2013).

En termes de gouvernance, un processus de démocratisation a été enclenché avec notamment l'institutionnalisation d'un certain nombre de procédures au cours des années 1990 (compétition politique ouverte, multipartisme, suffrage universel, liberté de vote, transparence des scrutins, liberté de la presse, etc.). Certes, l'énoncé de jure de ces principes, et leurs applications plus ou moins effectives, ne peuvent suffire pour l'instauration d'une véritable démocratie, sachant qu'on assiste même à des marches arrières dans une phase censée être de consolidation. Toutefois, les Malgaches n'ont pas eu à subir la répression de régimes véritablement dictatoriaux depuis l'indépendance. Donc, Madagascar ne souffre pas et n'a pas souffert a priori de phénomènes tragiques, pourtant l'Ile est aujourd'hui parmi les pays les plus pauvres du monde.

Ce rapide panorama dressé à partir d'un nombre encore limité d'analyses, malgré un engouement récent pour Madagascar suite aux effets néfastes de la dernière crise, appelle évidemment à des études approfondies.

Les événements de 2008 et la période actuelle dite de transition (avant l'investiture d'un nouveau Président) ont déjà fait l'objet d'études (Galibert, 2009 ; Randrianja, 2012). Toutefois, la diversité des groupes et du rôle des acteurs (les Eglises, l'armée, le secteur privé, la communauté internationale, la société civile, les populations) tout comme la multiplicité et l'enchaînement des faits qui ont généré et prolongé cette transition, constituent autant de matières pour enrichir les analyses. Mais il ne s'agit évidemment pas de se restreindre à la dernière crise dont l'actualité encore brulante risque d'empêcher un certain recul. L'application de ces mêmes approches aux crises passées donnerait une profondeur historique aux contributions proposées. On pourrait en particulier s'intéresser au rôle des élites ou gens de pouvoir régulièrement invoqué mais encore insuffisamment étudié malgré quelques exceptions (Rajaonah, 1996 ; Galibert, 2011). De même, la pertinence des lieux communs mettant en avant les spécificités culturelles, géographiques, historiques malgaches pour expliquer la trajectoire du pays devrait être mise à l'épreuve des faits. Afin de dépasser les approches qui se limitent à épingler des singularités "exotiques" mais très localisées et sans réel impact au niveau macro, les analyses qui s'attachent à démontrer, ou du moins à s'interroger sur, la véritable portée de phénomènes observés sur la dynamique à l'échelle nationale seront à privilégier.

Coordonné par Mireille Razafindrakoto, François Roubaud, Jean-Michel Wachsberger

Publié le jeudi 13 février 2014 Luigia Parlati par


RAMAINANDRO TALOHAN'I FARATSIHO

 TSARA HO FANTATRA: ISIKA ZANAKANTITRA TALOHAN'I FARATSIHO

Tamin'ny andro nanjakan-dRadama I (1810-1828), dia nisy rangahy nantsoina hoe Ramasoarivo. Nanambady roa izy dia i Rafaratsiho sy Ravinaninony. Ravinaninony no nipetraka tao atsimo, niompy patsa tao amin'ny farihy Vinaninony. Rafaratsiho kosa nonina tao avaratra, niompy toho teo amin'y farihy sy ny henihen'i Faratsiho. Ramasoarivo indray dia nonina teo an-tampon'i Bezavona (2 251m ny haavony) teo anelanelan'ny fonenan'izy roa vavy ka sady mitazana ny ao avaratra no mitazana ny ao atsimo. Anaran'olona ny hoe Ravinanony sy Rafaratsiho, kanjo rehefa maty izy roa vavy dia samy raikitra ho anaran'ny farihy sy ny tany niompiany ny anaran'izy ireo dia nahatonga ny FARATSIHO sy VINANINONY.
Tamin'izany fotoana izany dia tao anatin'ny faritan' Imamo no nisy an'i Faratsiho, ny marina kokoa tao anatin'i Atsimonivato. Atsimonivato dia tany tao andrefan'Ankaratra, atsimon'i Ambohitsokina sy Vatove ary Tetivato.
Raha nanamboatra ny rova sy bataria (manda) teny Ambohimanga Radama I dia nozaraina araka ny isan-tokony ny raharaha ka tsy nahavita ny azy Imamo. Nantsoiny ny vahoaka hiara-mamita an'io, kanefa tsy nisy nety nitranga afa tsy ny zanakantritra irery ihany, dia izy no namita io. Araka ny hafatra avy amin'Andrinampoinimerina, raha misy raharaha ataon'ny vahoaka dia tsy maintsy omena omby isan-kariva izy hovonoiny, rehefa sasatra niasa, mba ho sakafony.
Kanefa Andrianjaza, loholona tao amin'ny zanakantitra, nangataka tany tamin-dRadama ho solon'ny omby, satria tsy ampy azy ireo intsony ny tany tao Ambohimiarina, Ambohimasina, Lehilava, Mandriambero (atsimon'i Imerintsiatosika) ary Ambatomitsangana (avaratr'Arivonimamo). Hoy izy tamin'izany : "... koa raha sitraky ny fonao, dia mbola omeo tany malalaka ihany izahay mba hitomboanay sy hivelomanay, fa mitombo isan'andro ny vava mihinana." Nanaiky iLaidama, koa sady ho fankasitrahana ny zanakantitra sy ho famaizana an'Imamo dia i Atsimonivato no nomena ny zanakantitra. Nidina teny an-toerana mihitsy ary Radama I niaraka tamin'ny zanakantitra notarihin'Andrianjaza hamaritra ny tany. Teo Ambohitsokina (atsimon'Amboanana) no nanomboka ny famaritana, dia nandalo an'i Vatove sy ny reniranon'Anjahana, nandalo an'Ambohimizana, Tetivato, Dondona, Kitsamby, Ambatonombalahy. Dia nianatsimo izy ireo avy eo nandalo ny farihy Dango, nita an'i Sahomby, nandalo ny tendrombohitr'Ambohimpoloalina sy ny bongan-dRamasoarivo ao Bezavona. Niantsinana indray avy eo namonjy an'i Nanokely sy Nanobe, Antokovaritelo, Bonganandriana. Nianavaratra indray avy teo ka nahazo an'i Ambatoborona, nanaraka ny reniranon'i Manalalondo, nahazo an'Ankafotra (bonga avo ao atsinan'i Manalalondo), dia Farahery ary tafaverina tao Ambohitsokina.
Rehefa vita izany dia hoy Andrianjaza nisaotra sy nanasina an-dRadama I : "...ity tany omenao anay ity dia tany lonaka sy malalaka; tanety tsy mandà hanina; heniheny tsy mandà vary, tany lonaka mahavoky noana, tany masaka mahatavy ny mahia, ary kijana mahavoky ny omby. Farihy be misy hilomanosan'ny vorona ity, tompokolahy ary tany malalaka hilomanosanay zanakantitra sy hitomboanay mandrakizay. Koa misaotra anao izahay fa soa mandrakizay ity." M. Rasamuel (1972).
Nandritra ny Repoblika voalohany, dia tao anatin'ny Fileovan'i Vakinankaratra no nisy ny Distrikan'i Faratsiho. Nizara ho firaisana ambanivohitra enina (6) izy tamin'izany dia ny firaisan'i Faratsiho izay renivohitry ny vakimpileovana, Ramainandro ao avaratra, Miandrarivo sy Valabetokana ao andrefana, Vinaninony ao atsimo ary Ambatofotsy ao atsinanana. Nanomboka ny taona 1975 dia niofo ho fivondronana i Faratsiho. Nizara ho firaisana roa (2) ihany koa ny firaisan'i Vinaninoy ka nanjary Vinaninony atsimo sy Vinaninony avaratra. Ary nanjary firaisana mahaleo tena Andranomiady izay mamarana ny ilany avaratra amin'ny fivondronana.
Tantely