jeudi, janvier 15, 2009

« Aleo halan’andriana toy izay halam-bahoaka »

Discours Andry Rajoelina

Discours :
Peuple malgache résidant dans cette Capitale de Madagascar,

Mesdames et Messieurs, Mon premier mot est de remercier les habitants de la ville d’Antananarivo, sans exception, qui ont attendu patiemment, et dans la sérénité, la réponse des dirigeants actuellement au pouvoir, jusqu’au 13 janvier 2009, concernant les requêtes qui, vraisemblablement n’ont reçu aucun écho jusqu’à aujourd’hui.
Ainsi, nous pouvons constater que :
1. Actuellement, les entorses aux droits fondamentaux de l’Homme continuent à se multiplier dans la nation malgache. La démocratie est souillée.
2. Et, par ricochet, sont aussi souillés tous les accords internationaux signés par Madagascar au sujet de ces droits. C’est comme si nous avons prêché dans le désert.
Devant cette situation, nous nous levons et nous nous dressons pour défendre la démocratie dans notre patrie commune, quoi qu’il arrive. D’où peut venir l’espoir et l’espérance de la Nation entière sinon de jeunes comme nous qui osons nous lever ? Comment ne pourrait-on ne pas réagir et défendre la démocratie qui, dans ce pays, est semblable à une sauterelle à qui on aura coupé les ailes ?
Je remercie du fond du coeur et du plus profond de mon âme les habitants, ici à Antananarivo, ainsi que tous les Malgaches de la Grande Île toute entière.
Je remercie du fond du coeur et du plus profond de mon âme tous les parents (dans le sens d’aînés ayant beaucoup d’expériences) issus de la société civile et de toutes les associations cultuelles et religieuses.
Je remercie du fond du coeur et du plus profond de mon âme les groupements politiques qui sont conscients qu’il est grand temps de sauver la nation.
Je remercie tous les jeunes, sans exception, qui ont montré leur volonté de défendre les droits et la sacralité de la nation.
Je remercie du fond du coeur et du plus profond de mon âme les opérateurs économiques qui n’accepteront jamais la destruction de la Nation ;

Mesdames et Messieurs,
Nous avions interpellé le pouvoir afin qu’il respecte la loi fondamentale inscrite dans la Constitution, qui défend les droits de chaque citoyen. Car nous avons choisi la démocratie comme la pierre angulaire pour diriger les affaires de la nation. Pourquoi, actuellement, cette démocratie est-elle jetée aux orties ? Nous n’accepterons jamais la destruction de notre nation.

Mesdames et Messieurs,
«Ny mitabe tsy lanin’ny mamba » (telle une cohorte de nombreuses personnes passant un gué, les crocodiles la fuit) comme nous a transmis la sagesse de nos ancêtres sur cette terre sacrée. « Aleo halan’andriana toy izay halam-bahoaka » (mieux vaut être haï par les rois -par extension les dirigeants- que par le peuple). Cependant, nous ne nous engagerons pas dans des actes inconsidérés, irréfléchis Nous agirons dans la sagesse, la sérénité et le calme dans la recherche de la vérité. Nous transmettrons nos revendications dans l’humilité. Il n’y a aucune erreur, aucune faute à demander que soit redressé ce qui ne va pas ; ce n’est point un péché que de revendiquer nos droits et ce n’est pas du terrorisme que de clamer la liberté.

Aussi, sont inacceptables :
La dictature ;
Les abus de pouvoirs ;
La répression et l’entrave à la liberté d’expression ;
Le muselage des médias publics ;
Le terrorisme dans toutes ses facettes possibles
J’ose clamer haut et fort ! J’ose affirmer que les habitants de la ville d’Antananarivo vivent paisiblement et qu’il faut les laisser s’exprimer en toute quiétude et en toute liberté (ce que nous avions déjà fait et qui a été reconnu dans le monde entier en 2002).

NE LES BAILLONNEZ PAS, NE LES OPPRESSEZ PAS !
Dans cette optique d’indépendance (d’expression, d’opinion, de réunion), piliers de la démocratie et de la liberté, nous allons inaugurer, ce samedi 17 janvier 2009, la Place de la Démocratie, au jardin d’Ambohijatovo. Aussi, nous invitons toutes les composantes de la population d’Antananarivo à venir assister à cette inauguration.

C’est là et c’est ce 17 janvier 2009 que nous nous transmettrons mutuellement nos v½ux de nouvel an et que nous écouterons le rapport du Maire de la ville ainsi que les perspectives à propos des projets à réaliser dans cette Capitale que nous chérissons tous. Tous, redressons-nous ! Tous levons-nous ! Levons comme des hommes et des femmes, jeunes piliers de la nation. Car la nation est sacrée.

Mesdames et Messieurs, je vous remercie.
Andry Nirina RAJOELINA
Maire de la ville d'Antananarivo